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Chantiers de
la connaissance
Une architecture défensive
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Ainsi, dès la fin du XIVème siècle, les anciennes archères se transforment en archères canonnières, puis au milieu du XVème siècle, en véritables canonnières. Le boulet métallique est employé à partir de 1430, rendant la forteresse obsolète malgré les murailles renforcées et les bouches de feu percées à la base des édifices.
Des meurtrières de type ancien, présentant une très étroite ouverture, qui étaient parfaitement adaptées aux tirs de flèches, sont complétées par des canonnières écrasées horizontalement vers l’extérieur. Les archères simples se transforment en archères cruciformes. L’apparition du boulet métallique en 1432 et de la bombarde modifie donc les données traditionnelles de l’architecture défensive.
Pour compléter, l’entrée est pourvue de barbacanes munies de grosses bouches à feu. Leur positionnement à la base des murailles permet le tir rasant au niveau des fossés. Les canonnières ne peuvent servir, de l’intérieur du château, que pour le tir d’armes portatives (arquebuses, mousquets, couleuvrines…).
Au milieu du XVème siècle, l’invention des boulets de fonte permet de tripler la puissance de tir et ainsi de faire des brèches à distance ce qui décidera peu à peu à abandonner définitivement la construction de châteaux forts.
JOURNÉES DU PATRIMOINE de pays et des moulins
Val du LAYON (MAINE ET LOIRE) FRANCE
Vidéo de GeeBY22
Carte de Cassini 1771
Maquette Haute Guerche de Marie Boisson
Un château "verrou"
"La Guerche" : Un lieu fortifié
Le mot guerche signifie « lieu fortifié au bord d’une faille ». Une cinquantaine de lieux portent ce nom dans le Grand Ouest français. En fait, le toponyme de « La Guerche » s'applique à une zone qui ne présente pas de relief montagneux propice aux lieux de défense (Atlas historique de l’Anjou).
Ces toponymes correspondraient lors des grandes invasions,
à des enceintes fortifiées ou des exploitations militaires
agricoles fortifiées, élevées par les Francs, établis au Nord
de la Loire pour faire face aux Bretons et aux Wisigoths. Le caractère
francique de la racine « werki » est le seul élément connu pour
dater ces « Guerches » attestées tardivement (11ème siècle).
Un "verrou" sur le Layon
A Saint-Aubin de Luigné, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest
d’Angers, le château de la Haute-Guerche domine la vallée du Layon. Il a servi de verrou au temps où les rivières constituaient des voies de pénétration aux armées d’invasion.
Jusqu’au 18ème siècle, le trafic sur le Layon canalisé était important . Il était sillonné de nombreux bateaux anglais et hollandais qui venaient charger des barriques du célèbre vin qui porte son nom.
Un site "stratégique" pour le Roi de France
Au plus loin que l’on remonte, la seigneurie de la Guerche appartenait à la puissante maison de Chemillé, dont une fille en
1209, épousa Macé de Savonnières. Leur fils Baudoin, par son mariage avec Marguerite de Saint-Aubin de Luigné en
1269, agrandit le domaine de l’importante seigneurie voisine. En 1340, la famille de la Jumellière hérita de la terre.
Charles VII peint par Jean Fouquet
C’était trois ans avant le début de la guerre de Cent Ans. Vers la fin de cette longue guerre, le roi Charles VII, reconnaissant la valeur stratégique du château de la Haute Guerche, ainsi que la fidélité de ses possesseurs, autorisa qu’on en complétât la défense par l’adjonction de quatre tours. C'est ainsi qu’il se présente de nos
jours, malgré l’incendie qui l’a ravagé pendant la prériode de la Révolution française.
Dans la cour intérieure du château fort, on peut voit une jolie tour à pans coupés qui contenait l’escalier ; un petit bastion extérieur à trois échauguettes protège l’entrée ; l’ensemble conserve grande allure. La tour du Nord, en particulier, a gardé toute sa hauteur et se détache admirablement dans le paysage.