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Seigneurs et chevaliers
Joutes et tournois          

L'ordre du Croissant 

Les ordres de chevalerie naissent avec les croisades autour de l’ordre religieux à vocation militaire. Comme tous les ordres monastiques, ils peuvent associer des non-religieux. L’appartenance à un ordre manifeste son association à une certaine vocation. Selon l’ordre, le prestige rejaillit sur le membre associé.

 

Le roi René créa le 11 août 1434 l’ordre du Croissant qui réunissait ses plus valeureux chevaliers dont Guillaume de la JUMELLIERE, seigneur de la Haute Guerche. Cet ordre ne devait pas compter plus de 50 chevaliers.

 

Pour ces chevaliers élus à vie, cet ordre avait un triple but : une distinction honorifique, une société de secours mutuels, une confrérie vouée à l’observation des principes chevaleresques.

En 1448, à 58 ans, Guillaume de la JUMELLIERE remporte le prix par les armes lors de cette joute désignée sous le nom de « l’emprise de la joyeuse garde ».

 

Ces rencontres d’élites ont lieu par équipes à l’imitation des vrais combats. Chacun crie son enseigne. Le chevalier est armé avec bouclier ; il joute en rompant des lances, avec « ébattements grands et raides » car il y a grande foison de seigneurs.

Le collier de l’ordre était constitué d’une chaine d’or à trois rangs. Le croissant est le symbole "de la noblesse, de l’accroissement des richesses spirituelles, de l’honneur et de la renommée". Il rappelle les croisades et les expéditions contre les Sarrasins et les Barbaresques.

Il  ne faut pas confondre cet ordre avec celui du Croissant crée à Messine en 1268 par Charles d’Anjou, frère du roi de France, Louis IX, plus connu sous le nom de Saint Louis.

La devise de l’ordre est « Loz en croissant » : croitre dans la louange, en vivant selon les préceptes des saintes écritures, les chevaliers pourront se couvrir d’honneur et de vertu.

L’ambition de cet ordre était d’être à un niveau de prestige comparable à celui de la Toison d’Or créé en 1429 par le Duc de Bourgogne, Philippe III dit le Bon.

Le Pape Paul II, ennemi de René d’Anjou, le supprima par une bulle en 1460.

Le Blason, la carte d'identité du Seigneur

L’usage des armoiries vient de l’évolution de l’équipement militaire entre le XIème et le XIIème siècle qui rend progressivement impossible de reconnaître le visage du chevalier. Pour se faire reconnaître les chevaliers prennent l’habitude de peindre des figures distinctives sur leurs boucliers et de porter une couronne et/ou un cimier sur leur heaume qui peut ainsi être représentées dans leurs armoiries.

 

Dans les tournois et les joutes les hérauts annonçaient le chevalier en énonçant son blason, c’est-à-dire la descriptions des figures couvrant son bouclier avant de nommer son titulaire.

Jusqu’au XVIème siècles, les figures employées sont principalement des figures animales en nombre assez restreint, une quinzaine, ainsi que quelques meubles animés souvent abstraits et surtout des figures géométriques.

Les armes représentent  à la fois la personne et son pouvoir actuel et la gloire accumulée depuis parfois des générations .C’est un honneur de porter des armes fameuses et cet honneur oblige en principe son titulaire à contribuer à la gloire de ses armes. Ce que traduit « noblesse oblige ».

 

Les insignes d’ordre de chevalerie font généralement partie des armoiries. L’admission dans un ordre fait l’objet d’un acte officiel et enregistré. En France l’assemblée constituante décrète le 19 juin 1790, la suppression de la noblesse en tant que statut de la personne et de ses attributs réel ou supposés titres et fiefs, privilèges, ordre de chevalerie, armoiries et livrées.

Interdites un temps les armoiries furent restaurées au début du XIXème siècle par Napoléon par décret du 1er mars 1808 qui en limita l’usage pendant l’empire aux nobles, limitation abolie par Louis XVIII à la restauration.

 

Juridiquement les armes sont l’équivalent dessiné d’un nom propre, nom de famille ou nom de lieu et sont accessoires à ce nom. Les armes sont une propriété régulière, transmissible héréditairement et susceptibles d’être acquises ou conférées. Nul ne peut

se doter d’armes déjà portées par autrui.

 

La création de blasons bien que laissée à l’initiative de leurs futurs possesseurs s’est dotée dès le début, de règles plus ou moins strictes, visant à rendre l’identification efficace, lecture facilitée par l’emploi de couleurs franches , tranchant les unes avec les autres, motifs de grandes tailles aux contours simplifiés facilement lisibles. Cette volonté identitaire se traduit par l’utilisation de symboles rappels des faits marquants ou traductions de traits caractéristiques liés au possesseur ou même figuration du patronyme, jeu de mots et parfois allant jusqu’au rébus.

 

Le blason peu évoluer en fonction d’alliance, d’héritage, de distinction honorifique.

L'héraldique, une très ancienne parente de la publicité de marque

L’héraldique s’est développée au Moyen Age dans toute l’Europe comme un système cohérent d’identification non seulement des personnes mais aussi des lignées –le blason pouvant être transmis par héritage en traduisant le degré de parenté - et des collectivités humaines, ce qui en fait un système emblématique unique un temps où la reconnaissance et l’identification passaient rarement par l’écrit.

Apparue au XIIème siècle au sein de la chevalerie, elle s’est rapidement diffusée dans l’ensemble de la société occidentale, clercs, nobles bourgeois, paysans, femmes, communautés … ensuite, on s’en est également servis pour représenter des corporations de métiers, des villes et plus rarement des régions et des pays.

 

Les termes de blason, armes, écus sont souvent employés les uns pour les autres.

Les armes sont des emblèmes peints sur un écu. Elles ont le même rôle qu’une marque ou un logo ou un nom propre.

L’écu ou écusson (le bouclier), est l’élément central et principal des armoiries. C’est le support privilégié sur lequel sont représentées les armes. Plusieurs armes peuvent figurées sur le même écu, l’union de deux armes représentant un mariage.

Les armoiries (mot toujours au pluriel), sont ce qui est représenté graphiquement sur un objet armoirie,( au minimum l’écu). Elles comprennent l’ensemble de la panoplie formée par l’écu, qui désigne le sujet et ses ornements extérieurs éventuels ( support, couronnes, collier d’ordre …) qui désignent quelque chose sur le sujet, la plupart sont la représentation héraldique de titres, de charge ou de dignités, ils sont attribués officiellement et peuvent varier suivant l’état du titulaire à un moment donné.

Blasonner signifie décrire des armoiries.

Le blason est ce qui en résulte, c’est la description (en termes héraldiques) de tout ce qui est significatif dans ces armoiries et plus spécifiquement l’écu.

 

Les tournois, l'entraînement à la guerre 

 

Les premières tribus qui peuplèrent la région angevine étaient particulièrement renommés pour leur connaissance équestres et c’est parmi elles que les romains, après avoir envahi la Gaulle, recrutèrent la meilleurs partie de leur cavalerie. Les rois francs firent de même du VIe au IXe siècle.

La guerre étant au Moyen-Age à l’état latent, les jeux favoris de l’aristocratie se rapportaient à la guerre et servaient d’entrainement. Peu ou pas de règles régissaient les tournois, toutes les armes, toutes les combinaisons, tous les coups étaient permis. On employait la lance, l’épée ou la masse.

 

Les chevaliers soignaient tout spécialement leurs armes offensives et défensives, l’écu, le haume ou le casque en fer forgé et le haubert grande chemise de mailles rembourrée et capitonnée, l’épée droite ; longue et large, la lance en bois de frêne.

Dans ces terribles jeux, les bons chevaux jouaient un rôle primordial, endurants, mobiles insensibles aux coups.

C’est à un gentilhomme angevin, Goeffroy de Preuilly, mort en 1066, que l’on attribut l’invention des tournois et leur codification.

De somptueuses et célèbres fêtes équestres se déroulèrent en Anjou. Citons le tournoi de Saint-Louis à Saumur en 1241 donné par Louis IX en l’honneur de son frère Alphonse ; 28 jeunes seigneurs parmi eux Robert de Chemillé l’entouraient. Ils reçurent chacun en présent un cheval de bataille, un palefroi et deux habillements complets dont un écarlate pour la cérémonie de leur réception dans l’ordre de la chevalerie. D’abondants festins étaient servis en présence de « belles dames ». Pour les chevaliers briller à un tournoi était un grand moyen, le meilleur même, de plaire à une femme.

Beaucoup de vies étaient dépensées et de passion sans limites qu’on tentées d’abolir quelques ordonnances royales et papales sans y parvenir.

Dès la fin du XIIIème siècle, Edouard 1er, fils d’un angevin, remis à l’honneur les combats de « plaisance » et transforma les tournois en école de prouesses , mais c’est à René d’Anjou , le bon roi René que l’on doit les règles définitives du tournoi et qui à ranimé les traditions chevaleresques «  en exaltant le devoir du chevalier de se faire valoir par tous les moyens aux yeux de sa dame ».

Parmi les tournois célèbres dans la région citons en 1448 le roi de Sicile qui entreprit des joutes près de Saumur et  ceux de Cholet auxquels prirent part en 1460 le duc de Bretagne François II et en 1518 où François 1er au cours d’une visite à Angers, se rendit au château du verger.

Mais bientôt ce spectacle autrefois héroïque passa de mode et un événement tragique entraina son interdiction, à Paris en 1559, le roi Henri II, fût mortellement blessé par le comte de Montgomery. Le siècle suivant ne connaîtra plus que les carrousels.

Les joutes, un duel à mort

Il faut distinguer le tournoi qui est un combat par troupe , de la joute qui est au contraire un combat isolé, un contre un.

Les joutes étaient le complément des fêtes hippiques. Leur origine est aussi lointaine que celle des tournois. Si dans les tournois on imitait les batailles, avec les joutes , le combat singulier rappelait le duel à mort.

 

Exercice violent et dangereux, la joute nécessitait aussi une remarquable forme physique ainsi qu’une monture d’exception.

Le jeu consistait à se précipiter au galop sur son adversaire pour le désarçonner ou de le culbuter avec son cheval.

Toutefois un seigneur angevin Marc de la Béraudière, Seigneur de Mauvoisin publia en 1608 à Paris un ouvrage « combat seul à seul en champ clos » qui fixait le protocole des joutes.


Vers le XVème siècle apparaît une barrière séparatrice, le long de laquelle les deux jouteurs galopaient en sens inverse.

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Réponses au jeu Habillez le Seigneur

Heaume 01, Couvre-nuque 02, Epaulière 03, Brassard 04, Cubitière 05, Plastron 06, Tassette 07, Gantelet 08, Braconnière 09, Cuissot 10, Genouillère 11, Jambière 12, Soleret 13

LA JUMELIÈRE (Guillaume de)

D'argent à trois fasces d'azur (alias fascé d'argent et d'azur) ; à la croix ancrée de gueules, brochant sur le tout.

Portrait du roi René par Nicolas Froment,
détail du Diptyque des Matheron (1474),
Parismusée du Louvre.

Scène d'adoubement.  

Bibliothèque Nationale de France

L'armorial "universel" de Conrad Grünenberg est certainement l'un des plus beaux que le Moyen-Age nous ait transmis. Réalisé à la fin du XVe siècle, il compile plus de 2000 blasons réels et imaginaires plus surprenants les uns que les autres, et dont le style graphique a influencé nombre d'héraldistes jusqu'à aujourd'hui.

Reportage ARTE pour l'émission X-enius sur la thématique des chevaliers. Filmé en partenariat avec l'Oriflamme à la forteresse de Mornas (84)

illustration Marie Boisson

Joutes équestres, spectacle médiéval de chevalerie, animations médiévales, combats de chevaliers et cascades équestres. Saltimbanques Sabaudia
 

Jeu : Habillez le seigneur

Saurez-vous habiller le seigneur ? Attribuez le bon numéro à chaque nom de la liste des éléments de l'armure. Petit coup de pouce : le dernier d'entre eux est déjà numéroté.

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